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La cuisson passive : cuisiner et économiser, le bon plan

La cuisson passive, non, ce n’est pas une cuisine qui se fait toute seule. Mais presque ! Cela revient tout simplement à laisser cuire les aliments sans énergie, une fois que le contenu de la casserole utilisée est arrivé à ébullition. Pratique, simple et économique. On vous explique tout dans ce guide des bonnes pratiques de la cuisson passive. Soyez actifs, lisez tout !

Qu’est-ce que la cuisson passive ?

La cuisson passive, c’est avant tout cuisiner sans se presser ! Cette technique de cuisson existe depuis le milieu du 19ème siècle. Il s’agit d’une technique culinaire qui consiste à arrêter la cuisson d’un aliment avant qu’il ne soit complètement cuit, puis à le laisser finir de cuire à la chaleur résiduelle. Cette méthode permet d’économiser de l’énergie, car on utilise moins de chaleur active, tout en préservant les nutriments et les saveurs des aliments.

Concrètement, la cuisson passive fonctionne ainsi : vous chauffez de l’eau jusqu’à ce qu’elle commence à bouillir, puis vous y jetez votre aliment (souvent des pâtes, du riz mais aussi des légumineuses) et le laissez cuire 2 minutes. Enfin, au bout des 2 minutes, vous coupez la source de chaleur et couvrez le récipient. Les ingrédients continuent alors de cuire lentement grâce à l’inertie thermique de l’eau.

La cuisson passive est une méthode souvent mise en avant pour ses avantages écologiques et pour réduire la consommation d’énergie en cuisine. Comme on dit, il n’y a pas de petites économies.

On vous intéresse ? Alors on continue.

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4 gestes à adopter pour économiser
  1. Décongelez vos aliments à l’avance (au frais pour éviter les bactéries).
  2. Couvrez vos poêles et casseroles lors des cuissons.
  3. Utilisez la cuisson passive ou la marmite norvégienne.
  4. Utilisez un four solaire.

Les avantages de la cuisson passive

Curry vert Thaï au brocoli, champignons et poulet
© Agence CRU / INTERFEL

Voici notre top 5 :

  1. On économise de l’énergie et par les temps qui courent, un sou est un sou !
  2. On réduit son empreinte carbone : on pollue moins et c’est tant mieux.
  3. On garde les saveurs des aliments : pas de différence avec la cuisson classique
  4. On garde leur texture intacte
  5. On ne risque pas la sur-cuisson (à condition de respecter quand même le temps de cuisson indiqué sur le paquet).

La cuisine passive : mode d’emploi

Vous avez envie de cuire des féculents pour vous entraîner ? Rien de plus simple.

Voici comment procéder :

  • Chauffez de l’eau dans une casserole qui peut être fermée par un couvercle, ou un fait-tout.
  • Une fois l’eau à ébullition, jetez-y votre féculent.
  • Laissez cuire durant 2 minutes, puis éteignez la source de chaleur.
  • Recouvrez votre casserole avec le couvercle et laissez cuire l’aliment le temps indiqué sur la boîte.
Exemples

Des pâtes dont le temps de cuisson est de 11 minutes : 2 minutes en cuisson normale + 11 minutes en cuisson passive (et non 2 + 9).

Pour les autres aliments comme les pommes de terre, il faut compter une heure environ. Pour savoir, soulevez régulièrement le couvercle et piquez vos patates.

Pour d’autres plats, mijotés ou en sauce, le temps de cuisson passive peut durer jusqu’à 3 heures. On l’a dit : c’est cuisiner sans se presser !

Quels aliments peut-on cuire avec la cuisson passive ?

Tous les aliments qui peuvent se bouillir sont concernés par la cuisson passive : pâtes, riz, pommes de terre, légumineuses, certains légumes comme la courgette ou la courge, les saucisses, les œufs mais aussi les plats en sauce.

Attention : les temps de cuisson de certains aliments doivent être adaptés et il vous faudra quelques essais avant de trouver le bon timing.

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Nos idées de recettes en cuisson passive

Aujourd’hui, de nombreuses marques connues ont développé un ustensile de cuisson fabuleux : le thermal cooker. Il permet de cuire de façon passive et de maintenir au chaud votre plat, tout en réduisant de près de 90 % votre consommation énergétique liée à la cuisson.

Si vous ne pouvez pas ou n’avez pas envie d’investir dans un thermal cooker, pas de souci, de nombreuses recettes peuvent se prêter à une cuisson passive. On vous donne nos préférées. Pas de simples pâtes ni du riz, mais de vraies recettes à transformer en mode cuisson passive.

Une recette avec des pâtes

Spaghettis à la carbonara aux petits légumes
©AnneCé Bretin

Dans cette recette de spaghettis carbonara aux légumes, faites cuire les légumes et les pâtes en même temps : d’abord 2 minutes dans l’eau à ébullition, puis coupez la source de chaleur, couvrez d’un couvercle, et faites cuire le temps indiqué sur le paquet de pâtes, souvent une dizaine de minutes.

Petit rappel de base : pour 100 g de pâtes, on compte 1 litre d’eau et 7 g de sel.

Une recette avec des pommes de terre

Dans cette recette de pot au feu de la mer, il s’agit d’introduire la cuisson passive au moment de cuire les légumes. Ainsi, cuisez-les 3 minutes à feu normal puis coupez la cuisson et laissez- la se poursuivre d’elle-même avec la chaleur restante. À la fin des 25 ou 30 minutes (il faut allonger un peu le temps de cuisson normal), reprenez la recette où vous l’avez laissée.

Pot-au-feu de la mer
© Agence CRU/Interfel

Une recette de cuisson avec du riz

Riz cantonnais
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Celle-ci, elle est simple comme bonjour. Du riz cantonais aux légumes : on laisse bouillir l’eau, on y jette le riz, on le laisse cuire 2 minutes puis on pose le couvercle sur la casserole et on le laisse à nouveau cuire 12 minutes. Idem pour les légumes.

La cocotte norvégienne, une boîte magique

Nos voisins anglais l’appellent « fireless cooker », littéralement la cuisinière sans feu. En Allemagne, ils parlent de « kochkiste », la boîte à cuire, et les Espagnols sont plus imagés et la nomment « olla magica », la cocotte magique. Nous, nous rendons grâce à son pays de naissance, la Norvège, en l’appelant la cocotte norvégienne.

De quoi s’agit-il ? D’un ustensile de cuisson passive amélioré. Généralement composée d’une marmite en fer battu avec un couvercle et d’une caisse thermique réalisée en matériel isolant (laine, feutre, foin, liège ou bois), la cocotte norvégienne est relativement facile à réaliser soi-même. Vous trouverez des tutos en ligne. Après avoir commencé la cuisson de façon traditionnelle, la marmite est déplacée dans la boîte. La caisse est fermée afin de ne pas disperser la chaleur et la cuisson va pouvoir continuer grâce à la chaleur résiduelle présente dans la marmite.

Vous pourrez y réaliser toutes les recettes qu’on vient de voir mais également les plats qui mijotent longtemps, car cette cocotte permet de garder la chaleur durant des heures ! Pot-au-feu, daube, blanquette, cassoulet, ratatouille, tajine, couscous, soupe, potée, garbure, curry, risotto, compote, confiture, riz au lait n’y verront que du feu.

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Nos recettes préférées à la cocotte norvégienne

©Philippe COLIN/Interfel

Prenez les légumes de votre choix ; nous, on a choisi potimarron, brocolis et oignons. La quantité selon votre envie. Faites-les revenir à l’huile d’olive dans une cocotte puis ajoutez de l’eau et portez à ébullition. Faites-les cuire en comptant 5 minutes dès le début de l’ébullition. Puis coupez la source de chaleur, mettez votre cocotte dans votre caisse, et laissez le tout mijoter tranquillement durant quelques heures, de 4 à 6 heures. Mixez et dégustez.

Voici le théorème que vous pouvez appliquer : 1/3 du temps théorique de cuisson sur le feu + 3 fois ce temps théorique dans la marmite.

Un exemple : si le temps de cuisson théorique est d’1 heure, il faut donc 20 minutes de cuisson + 3 heures de cuisson passive.

La ratatouille

Ingrédients pour 4 personnes

  • 2 courgettes
  • 1 aubergine
  • 2 poivrons (1 rouge et 1 vert)
  • 3 tomates
  • 1 oignon
  • 2 gousses d’ail
  • Un peu d’huile d’olive
  • 1 bouquet garni (à enlever avant de mettre la cocotte dans la boite sinon le goût sera trop relevé)
  • Sel et poivre

Préparation

  1. Comme dans la recette précédente, faites revenir tous vos légumes dans une cocotte avec de l’huile d’olive, salez, poivrez, retirez le bouquet garni et mettez votre cocotte dans la boîte.
  2. Ne mixez pas, bien entendu. Dégustez.

Ça donne envie d’essayer, non ?

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