Végétarien, végétalien, flexitarien, sans lactose, sans gluten, cétogène… Ces mots définissent surtout des régimes d’alimentation sans viande, sans lait, sans gluten ou autres. Le freeganisme n’a rien à voir avec cela : il définit un mouvement militant qui prône la lutte contre le gaspillage alimentaire et une meilleure consommation, raisonnée, plus locale et… gratuite. On vous explique les fondements de cette idéologie et on vous donne des recettes simples, antigaspi, pour vous aider à vous lancer, ou à y réfléchir.
Le freeganisme, c’est quoi ?
« Toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à un endroit de la chaîne alimentaire est perdue, jetée, dégradée, constitue le gaspillage alimentaire » : voici la définition officielle du gaspillage alimentaire.
Le freeganisme, né de l’association des mots « free » (libre) et « veganisme », est avant tout un acte militant qui vise à lutter contre le gaspillage alimentaire. Les adeptes du freeganisme adoptent un mode de vie qui permet de s’affranchir de la surconsommation, de consommer moins et mieux. Ses adeptes sont passés maîtres dans l’art de récupérer les déchets jetés le soir dans les poubelles des supermarchés, des épiceries, des boulangeries, fast-foods ou tout autre établissement vendant des produits alimentaires. Ils ont créé un véritable mouvement qui prend de l’ampleur depuis quelques années. Le 16 octobre aura d’ailleurs lieu la Journée Nationale de Lutte contre le gaspillage alimentaire.
Ces adeptes freegans, également appelés « déchétariens », sont motivés par le geste anticapitaliste, qui appelle à dénoncer la surconsommation, mais également par les économies réalisées. Les étudiants raffolent d’ailleurs de ce mouvement, et on les comprend.
De nombreux livres ont vu le jour ces dernières années pour aider les freegans dans leur démarche et ils connaissent un succès croissant. Sur TikTok ou Instagram, de nombreux influenceurs freegans prodiguent des conseils pour suivre le mouvement. On vous en dit un peu plus ?
Comment faire pour adopter le mode de vie freegan ?
Vous vous sentez concernés ou vous êtes curieux, mais vous ne savez pas comment vous orienter dans votre démarche ? On vous explique.
Des chiffres impressionnants sur le gaspillage alimentaire
Pour commencer, quelques chiffres intéressants à connaître :
- Le gaspillage alimentaire, c’est près de 10 millions de tonnes de produits jetés par an, pour une valeur d’environ 16 milliards d’euros, soit environ 60 kilos par habitant.
- Les ménages, eux, y contribuent à 47 %, les industries agroalimentaires à 20 %, et la grande distribution génère à elle seule près de 14 % du gaspillage alimentaire.
- 20 % du gaspillage alimentaire est généré par une mauvaise compréhension des dates de péremption par les consommateurs. Vous pouvez en savoir plus ici.
Quels types de commerce viser ?
Afin d’éviter de récupérer des produits périmés, nous vous recommandons de vous rendre dans les commerces de bouche et demander directement aux fournisseurs les restes et invendus, avant qu’ils ne soient jetés à la poubelle.
C’est assez simple : tous les commerces qui vendent des denrées alimentaires, du plus petit au plus grand, du marché local au supermarché classique ou bio, de la boulangerie à l’épicerie du coin, du restaurant au fast food. Ils sont tous concernés par le fait de jeter la nourriture non vendue.
Outre la grande distribution ou les établissements ayant pignon sur rue, il peut être intéressant d’aller voir les agriculteurs locaux ou les AMAP qui vendent en direct et préfèreront donner les fruits et légumes moches ou bientôt non vendables plutôt que de les jeter.
Jusqu’où peut-on aller dans le freeganisme ?
Certains vont plus loin dans leur approche et tendent à vivre en autonomie totale : cultiver ses fruits et légumes dans son potager ou sur des terrains squattés, échanger des services ou produits contre du pain ou des œufs. De véritables communautés ont vu le jour sur les réseaux sociaux ou dans les villes, afin de réduire au max la consommation et de s’entraider et d’échanger.
Dans le même esprit, certains freegans ont étendu cette philosophie de vie à tout ce qui se consomme : mobilier, vêtements, électroménager.
Le freeganisme est avant tout une philosophie de vie qui entraîne ses adeptes dans une dynamique de partage. Lorsque les sessions ont été bonnes et qu’ils ont trop de nourriture, ils la partagent avec les SDF ou sur des applications comme Geev. Et le plus grand nombre en bénéficie.
Consommer moins et mieux sans aller jusqu’au freeganisme, est-ce possible ?
Si vous trouvez que le pas à franchir est trop important pour vous mais que l’idée vous titille, il existe d’autres moyens de consommer moins et mieux, plus raisonné et plus local.
On vous donne quelques exemples faciles à mettre en place :
Au quotidien : faites l’inventaire de vos stocks, prévoyez vos menus en fonction (pourquoi ne pas adopter le batch cooking ?), achetez en vrac, rangez bien votre frigo, prévoyez les bonnes quantités, investissez dans des boîtes hermétiques et un congélateur, apprenez à cuisiner vos restes ou ce que vous avez dans le frigo grâce à l’application Frigo Magic qui vous offre des recettes avec ce qu’il contient.
Fréquentez assidument les coins « dates courtes » des supermarchés qui regorgent de bonnes affaires (à partir de –30 % en général) sur les produits dont la date de péremption est proche.
Devenez adepte des applications du style TooGoodToGo ou Phenix sur lesquelles des restaurateurs ou commerçants proposent des rabais sur les invendus du jour. Une fois installées sur votre téléphone, il ne vous reste plus qu’à les consulter régulièrement pour adopter de nouvelles habitudes de consommation.
Installez l’application We Act For Good développée par WWF et créez votre propre compte de freeganisme : recettes, DIY, conseils, forums.
Nos idées de recettes simples pour se lancer dans le freeganisme
Polpettes persil et sauce tomate
Un grand classique de l’antigaspi qui permet de réutiliser du pain rassi dans une recette onctueuse et réconfortante.
Dahl de lentilles corail à la betterave
Cette recette économique et savoureuse vous permet d’utiliser les légumes restés au fond du bac : la carotte comme la betterave, une fois cuites, se révèlent fondantes et s’assortissent à merveille aux lentilles corail.
Une soupe de légumes récupérés
C’est simple comme bonjour et c’est bon. La soupe ne sait pas si les légumes sont beaux ou moches, achetés ou récupérés. Et vos invités non plus.
Ingrédients : Restes de légumes (carottes, pommes de terre, oignons), bouillon, herbes de récupération.
Faites revenir les légumes dans un fait-tout, ajoutez le bouillon, laissez mijoter et assaisonnez.
Petites galettes de restes de lentilles corail
Une autre façon de réutiliser des carottes et ce fond de lentilles corail pas encore consommé. Version croustillante !
Mais aussi…
- Une belle salade de légumes récupérés (tomates, concombres, poivrons), pain rassis pour les croûtons, vinaigrette maison
- Un smoothie antigaspi avec des fruits à sauver (pomme, banane, fruits rouges), du lait et du miel, à mixer
- Des galettes de pomme de terre et de légumes râpés à mélanger avec un œuf (ou substitut) et à poêler